(L’article ci-dessous constitue une transcription de la vidéo ci-dessus.)
 
Vous vivez des crises émotionnelles répétées, des maux corporels récurrents, vous avez beaucoup moins d’énergie que par le passé. Voyons ensemble trois signes qu’il est peut-être temps de changer quelque chose dans votre travail.
J’ai accompagné individuellement des dizaines de personnes à choisir une prochaine étape professionnelle qui leur correspond. Et toutes, sans exception, vivaient au moins l’un de ces trois symptômes.

Premier signe : les crises émotionnelles à répétition

Vous vivez des épisodes émotionnels spectaculaires, que ce soit sur votre lieu de travail, en y arrivant, en le quittant ou bien en vous apprêtant à reprendre le travail après une période de pause. Le cafard du dimanche soir est un exemple typique. Vous avez l’estomac noué, vous n’avez plus d’énergie et vous n’avez aucune, mais alors, aucune envie de reprendre le lundi.
Autre exemple, la moindre contrariété vous irrite. Une responsable marketing de l’Oréal, quand elle rentrait chez elle du travail, excédée, demandait à ses enfants de rester calmes pour ne pas l’irriter, elle. Elle s’est aperçue qu’elle demandait à ses enfants d’avoir une meilleure gestion émotionnelle qu’elle-même. Et elle s’est aperçue qu’il y avait peut-être un problème.
Troisième exemple. À 17 ans, une amie se sentait attirée par la médecine, mais elle avait suivi les sages conseils de ses parents et l’exemple de toutes ses amies, et elle a fait une école de commerce. Toujours attirée par la médecine, elle est devenue consultante en organisation dans le domaine médical. Le matin, elle travaillait dans les bâtiments médicaux. Elle avait une blouse et elle se sentait tellement bien dans cet environnement qu’autour d’elle, tout le monde la prenait pour une interne. À midi, elle repassait dans les bâtiments administratifs, elle enlevait sa blouse et à chaque fois qu’elle enlevait sa blouse, elle pleurait. Elle avait l’impression qu’on lui arrachait son rêve.
Elle s’est relancée dans des études de médecine, et aujourd’hui, elle est tellement épanouie que lors de ses stages médicaux, quand elle est en vacances, elle pense qu’à une chose, c’est à rentrer à l’hôpital pour prendre des nouvelles de l’état de ses patients.

Second signe qu’il est peut-être temps de changer de travail : les maux corporels récurrents ou permanents et sans cause identifiée

Lors de mon stage de fin d’études, dans le couloir gris qui menait à mon bureau, il m’est arrivé de ressentir comme un resserrement, de ressentir la boule au ventre. J’ai grandi dans une famille de classe moyenne et je travaillais avec des consultants et des consultantes qu’on pourrait qualifier de bourgeois. Je n’avais pas leurs codes, je ne savais pas m’habiller élégamment, je n’avais pas le même sens de l’humour et je débutais dans le conseil. Je n’avais pas encore appris à faire attention à ce que je dis, à montrer une image de moi positive. Bref, j’étais en décalage avec mes collègues. Concrètement, je me sentais jugé de façon négative, presque en permanence. Ce qu’ils disaient ne m’intéressait pas, ce que je racontais ne les intéressait pas. Bref, j’étais comme un intrus permanent. Et mon corps me le faisait sentir par cette sensation de boule au ventre.
Autre exemple. Une amie a ressenti des symptômes d’allergies alimentaires et aucun test allergénique n’a pu identifier de cause connue. Lorsqu’elle s’est lancée dans le théâtre, ses symptômes d’allergies alimentaires ont disparu.
J’ai également accompagné une personne qui avait une hernie discale, à 25 ans dans un bureau.
J’ai eu au téléphone une personne qui avait du mal à digérer et qui souffrait par ailleurs de torticolis fréquents, sans qu’aucune radio n’ait pu identifier la cause de ces torticolis.
Dernier exemple, j’ai échangé sur Zoom avec un consultant qui souffrait de maladies chroniques et qui était convaincu que ces maladies étaient causées notamment par son rythme de travail.
Alors, soyons clairs, la vidéo que vous êtes en train de regarder ne constitue pas un outil de diagnostic qui se suffit à lui-même. Bien sûr, il est possible qu’un problème récurrent ait une cause purement physiologique, et que votre travail n’ait rien à voir avec ça. Je suis coach, je ne suis pas médecin et bien entendu, l’avis d’un médecin peut être pertinent.
Ensuite, sachez que mon intention avec cette vidéo est de vous convaincre de la pertinence d’écouter votre corps. Écouter votre corps et lui faire confiance, constituera une clé de votre confiance en vous. Si vous présentez que ces maux corporels sont liés à votre situation professionnelle, alors, il est peut-être temps d’envisager un changement de travail.

Troisième signe qu’il est peut-être temps de quitter votre travail : la perte d’énergie, voire l’épuisement

Au travail, une baisse d’énergie est souvent l’une des composantes d’un des trois symptômes suivants.
  • Le burn-out : un épuisement physique, mental et émotionnel, qui est souvent lié à un engagement professionnel intense.
  • Le bore-out : l’épuisement par ennui au travail, soit lié à une charge de travail insuffisant, soit lié à un décalage entre le travail que vous faites et vos capacités ou vos ambitions.
  • Le brown-out : un épuisement par manque de sens. Vos tâches vous semblent inutiles, voire franchement néfastes.
  • Votre manque d’énergie peut se manifester de nombreuses façons. Vous perdez l’appétit. Vous perdez goût pour des activités qui vous procuraient habituellement du plaisir. Vous n’arrivez pas à dormir. Vos pensées tournent dans votre tête et vous n’êtes pas plus avancés. Mention spéciale si vous lisez cet article à 4 heures du matin 😉 Vous sentez que vos jambes manquent de tonus quand vous marchez, idem pour vos bras. Vous éprouvez presque de la répulsion pour votre ordinateur ou pour votre outil de travail. Vous avez du mal à vous rappeler le mot de passe de votre ordinateur, que vous tapez pourtant plusieurs fois par jour. Ou bien votre cerveau bloque devant Excel.
Karla McLaren, chercheuse spécialiste dans les émotions, nomme ce manque d’énergie, la dépression situationnelle. Situationnelle par opposition à des formes plus lourdes de dépression. La dépression situationnelle nous vide de notre énergie lorsque nous la consacrons à faire des choses qui ont pu nous nourrir par le passé et qui, en tout cas aujourd’hui, ne nous nourrissent plus. La dépression situationnelle nous force alors à nous arrêter, pour écouter les quatre composantes de notre psyché que sont : notre intuition, nos émotions, notre raison et notre corps, et pour identifier des changements à apporter à la situation actuelle.

Emotions, intuition, corps et raison

Je viens de suggérer d’écouter avec le même niveau d’attention nos émotions, notre intuition, notre corps et notre raison. Et ça vous a peut-être étonné. Vous considérez peut-être que vos émotions, et notamment vos émotions désagréables, comme une partie de vous qui est non souhaitable, qui est à maîtriser, qui est à éliminer. Ou bien vous simplement, vous n’avez jamais accordé réellement d’importance à vos émotions. Les émotions sont peut-être pour vous quelque chose de très flou, quelque chose que vous ne comprenez pas bien, et en tout cas, un détail de votre existence auquel vous vous n’accordez pas une grande importance.
Il se trouve que nos émotions sont les messagères qui nous indiquent si nos besoins sont nourris ou pas. De même que le tableau bord d’une voiture, vous indique si la voiture dispose de suffisamment d’essence ou non, et vous indique quand il sera pertinent d’effectuer le prochain contrôle technique. En simplifiant, on pourrait dire que les trois signes que je viens de présenter, à savoir : les crises émotionnelles, les messages corporels et la baisse d’énergie, sont les trois stades successifs d’une émotion qu’on n’écoute pas.
Une émotion est comme un postier très, très consciencieux.
Le postier consciencieux commence par frapper à la porte. Si vous lui ouvrez, si vous prenez la lettre, si vous la lisez et si vous exécutez les actions qui sont rendues nécessaires par cette nouvelle information, le postier a rempli sa mission et s’en va. Si vous n’ouvrez pas, le postier va frapper un peu plus fort, puis beaucoup plus fort, puis tambouriner à la porte. De même, une émotion non écoutée pourra se manifester par une plus grande irritabilité ou par des crises de larmes par exemple.
Si vous ne lui ouvrez pas la porte, le postier consciencieux qui sait que son message est important va sortir son bélier portatif et défoncer votre porte. L’émotion, elle, va provoquer des maux corporels, des tensions, des raideurs, des maladies chroniques.
Et après avoir enfoncé votre porte, si vous ne l’écoutez toujours pas, le postier consciencieux va soigneusement vous attacher à une chaise et vous tendre la lettre pour que vous n’ayez rien d’autre à faire que de la lire. Notez que vous pouvez toujours refuser de lire la lettre, auquel cas, vous risquez d’être assis sur votre chaise et attaché encore un bon bout de temps. Notre psyché, elle, a recours à la dépression situationnelle pour nous arrêter de nous vider de notre énergie et nous forcer à identifier les besoins qui ne sont pas nourris et des solutions pour les nourrir.
Vous noterez qu’à ce stade, j’ai listé des signes, des symptômes et en fait assez peu de causes. J’ai pu évoquer les causes parce que si vous ressentez ces signes et si vous acceptez de les écouter, il est probable que vous arriviez à identifier les causes de vous-même. Pour vous faciliter la tâche, je vais tout de même vous lister ici les causes les plus fréquentes de ces signes dans le milieu professionnel.
  • La relation avec votre supérieur hiérarchique est problématique. C’est une cause très fréquente et qu’on confond souvent avec le manque de sens.
  • La finalité de votre travail et ou de votre structure, vous semble nocive, que ce soit pour d’autres personnes ou pour notre environnement.
  • Votre travail n’est pas suffisamment reconnu, notamment au niveau financier.
  • Vous ne vous sentez pas à votre place.
  • Vous vous sentez en décalage par rapport au milieu social dans lequel vous êtes inséré.
  • Votre travail n’est pas aligné à vos valeurs ou votre cadre moral.
  • On vous assigne et/ou vous vous assignez vous-même des objectifs que vous n’êtes pas en mesure de remplir.
  • Vous n’avez pas suffisamment de liberté, de capacité d’initiative.
  • Vous souhaitez évoluer et vous ne pouvez pas, ou bien vous ne vous voyez pas évoluer dans votre organisation actuelle.
  • Vous n’apprenez plus rien.
  • Vos compétences ne sont utilisées que partiellement.
  • Vous n’avez pas choisi votre travail et il ne nourrit pas certaines de vos aspirations.
  • Votre environnement est physiquement gênant pour vous.
  • Des défaillances d’organisation vous rendent difficile l’exécution de votre mission professionnelle et vous n’avez pas la volonté ou vous ne vous sentez pas les moyens de faire évoluer cette situation.
  • Vos tâches sont trop répétitives pour vous ou au contraire, trop diversifiées.
  • Les perspectives sont limitées pour votre entreprise ou pour votre secteur.
  • Vous ne parvenez pas à poser certaines limites, par exemple concernant votre charge, votre temps de travail. Ou bien vous pensez que votre environnement professionnel n’est pas compatible avec ces limites ou que les gens autour de vous n’ont pas la volonté de les respecter.
Si vous avez ressenti des émotions ou des signes corporels à l’énoncé de l’une ou l’autre de ces causes, alors, vous avez peut-être identifié une cause sur laquelle vous pouvez agir. Il s’agira peut-être d’un simple changement dans votre job actuel ou bien d’un changement de poste au sein d’une structure, ou bien d’exercer le même métier dans une autre structure, voire même d’effectuer une reconversion professionnelle.