Consultant en organisation, j’ai intégré une coopérative fournissant de l’électricité renouvelable.

Puis je suis devenu chef de choeur.

Puis coach en choix de carrière écolos 😉

Un parcours que je n’aurais jamais imaginé au moment de rédiger des lettres de motivation pour des classes préparatoires scientifiques – je n’avais alors absolument aucune idée de ce que je souhaitais faire de ma vie.

A la fin de mes études d’ingénieur aux Mines de Paris, j’ai rejoint l’équipe Secteur public du cabinet BearingPoint pour progresser rapidement, dans un milieu bienveillant, sur des projets d’intérêt général.

Pas mal visé… sauf que je me sentais très seul à vouloir sauver le monde et manger végétarien quand mes collègues parlaient séries télé et promotions et se plaignaient de leur chef.fe/client.e.s/collègues. Au point que mes membres n’avaient plus d’énergie, et que j’en vienne à m’identifier à François Hollande, qui commençait à être lâché par les frondeurs. Et si autour de moi, certaines personnes étaient passionnées par le secteur public, il me manquait le drive commercial, vital dans ce métier.

Je me souviens d’une mission en partenariat avec un cabinet de conseil à la culture beaucoup plus “requin”, à 2 heures de chez moi, où je travaillais tard, je partais chez moi le lundi et rentrais le jeudi – dans le train, toujours à bosser sur mon portable, ma cravate m’apparaissait comme une chaîne. A l’hôtel un mercredi soir, tentant de travailler, le chant Coronation Anthem que j’apprenais pour mon choeur dans les oreillettes, j’ai bloqué, je n’avais plus d’énergie.

Je savais que je devais chercher autre chose. Mais j’étais loin de chez moi, sur une mission challengeante avec des enjeux de calcul de la paie de milliers de personnes, et je manquais d’énergie pour la mener à bien – comment prendre le temps de l’introspection, comment rencontrer des gens ? Je me sentais piégé, et j’avais honte de moi.

 

 

Je voulais juste avoir un revenu me permettant de vivre à Paris, du temps pour chanter, et je souhaitais contribuer à un projet qui a du sens et dans une équipe soudée. Et je ne savais pas comment combiner ces aspirations – dans le secteur public, au risque de ne pas y avoir de job intéressant ? dans le privé, au risque de ne servir que des intérêts… privés ?

J’avais peur de quitter le cabinet et de le vivre comme un échec, de perdre en rémunération, de perdre ma capacité à payer mon loyer…

En même temps, continuer m’aurait été insupportable – j’avais l’impression de ne pas être à ma place, et je ne voulais pas vivre une vie qui n’était pas pour moi.

J’avais un choix à faire.

J’ai quitté ma mission, et je me suis replongé dans les documents d’un coaching de groupe que j’avais fait à la fin de mon école d’ingénieur. Certains éléments de l’accompagnement étaient pertinents, mais d’autres m’ont freiné (notamment le test MBTI qui me classait introverti)… et surtout, ces documents étaient très mentaux, et ne m’ont pas aidé à sentir ce dont j’avais vraiment envie.

J’ai postulé à des cabinets de conseil en lien avec le climat.

Sur le papier, ça cochait toutes les cases : exercer mon métier de consultant en lien avec le climat, LE sujet du XXIème siècle, semblait être une bonne idée. Et j’ai décroché des entretiens dans 6 cabinets… durant lesquels je n’ai pas pu me retenir de bâiller visiblement dès que l’on abordait les aspects techniques (bilans carbones…). Résultat : je n’ai été pris dans aucun de ces cabinets.

J’étais revenu au point de départ, sans offre de poste, chez le même employeur, découragé, sans trop savoir vers quoi me tourner.

C’est à ce moment que j’ai eu la chance de rencontrer à une conférence le directeur général d’Enercoop, une coopérative qui développe l’électricité renouvelable en France.

Cette coopérative emploie des méthodes de gouvernance partagée, de “management horizontal”.

Et je me suis aperçu que j’étais bien plus motivé à l’idée de découvrir et contribuer à ces méthodes de gestion que de compter des tonnes de carbone.

J’avais pensé jusque-là que seule la finalité de mon activité importait ; j’ai découvert que le contenu de mon travail (expérimenter les challenges psychologiques de la gouvernance partagée) et la personnalité de mes collègues (des personnes motivées par une cause) contribuent également à me donner de l’énergie.

J’ai découvert que j’avais besoin de faire confiance à mes intuitions et à mon ressenti pour guider mes choix, et pas uniquement à ma raison. (Et je ne saurais trop te recommander de choisir une cause qui t’énergise, oui, mais aussi de te demander ce qui te convient le mieux en termes d’environnement de travail, de métier, de secteur…)

Bien sûr, ce job chez Enercoop n’était pas parfait – je contribuais davantage à notre résilience énergétique qu’à réellement réduire les émissions de gaz à effet de serre -, mais c’était déjà un bon premier pas – et surtout, je me sentais enfin à l’aise lorsque je discutais avec mes collègues à l’heure du déjeuner. Je me sentais plus aligné – et, passionné de chant, j’avais enfin le temps de travailler ma technique vocale !

Au point que j’ai commencé à donner des cours de chant, à rédiger un blog de technique vocale, à chanter un rôle d’opéra en soliste…

J’en étais au point de penser à la musique presque toute la journée. J’ai voulu voir ce à quoi ressemble ma vie si je la consacre à ma passion.

Votre serviteur dirige ici le Choeur de chambre de l’Académie de musique (Paris).

J’ai quitté ma coopérative pour me lancer à temps plein dans des études de chef de choeur et de chanteur lyrique.

J’ai pris cette décision avec de nombreuses peurs et inconnues – comment gagnerai-je ma vie ? pourrai-je mener un groupe après une précédente expérience de management pour le moins difficile ? serai-je capable de développer des compétences artistiques – qui plus est à 30 ans ?

J’ai créé un ensemble vocal à 12 voix. Au premier concert, une amie proche m’a confié avoir été émue aux larmes ; elle se sentait connectée à quelque chose de plus grand. 

J’ai souhaité faire vivre cette expérience à d’autres personnes. J’ai postulé auprès de 3 conservatoires européens et ai été admis à Amsterdam.

Quelle joie !

J’avais rendu caduques de nombreuses peurs et doutes. Je me sentais une force que je n’avais encore jamais connue – si j’ai réussi cela, alors je peux réussir tout ce que j’entreprends !

Un ultime doute restait à ce stade. Etais-je vraiment, profondément, utile à la société comme chef de choeur ?

J’ai alors souhaité aider d’autres personnes à identifier une voie professionnelle avec laquelle elles se sentent alignées. Je me suis formé au coaching (les personnes les plus curieuses pourront vérifier mes certifications et diplômes 😉 ) et j’ai créé un premier accompagnement, Aligner vie et envies !.

Mes lectures (“Comment tout peut s’effondrer” de P. Servigne, des articles relayés sur Facebook, la version actualisée du cours que Jean-Marc Jancovici nous avait donné aux Mines…) m’ont fait prendre conscience de l’ampleur des problèmes énergétiques et environnementaux (et que je vais les voir de mon vivant, pas en 2100 😉 ), et j’ai décidé de créer un second programme, Choisir mon job écolo !, pour aider des personnes qui souhaitent se reconvertir dans un job écolo et/ou résilient à choisir une voie professionnelle alignée à leurs convictions – et réellement utile pour la planète.

Ce programme a permis à Carole, qui a longtemps travaillé dans une grande fondation française et sortait d’un an de congé maternité, de se découvrir une passion pour un métier qu’elle ne connaissait pas, l’ingénierie pédagogique. Elle travaille désormais à former les employé.e.s d’une société énergétique à l’isolation thermique de bâtiments.

Au plaisir de t’aider toi aussi à choisir une voie professionnelle écolo !

 

Déclaration d’activité enregistrée sous le numéro 11910873091 auprès du préfet de région d’Ile-de-France.